On estime qu’en 2021, 57 500 Québécois ont reçu un diagnostic de cancer, ce qui représente 158 nouveaux cas par jour. Ce nombre est en hausse depuis plusieurs années et on estime qu’il augmentera encore dans les années à venir en raison des délais de dépistage causés par la pandémie.
Il a été démontré que, dans le réseau de la santé québécois et à l’échelle du Canada, le soutien émotif était ce qui manquait le plus auprès des personnes touchées par le cancer (PTC). Ce manque est encore plus important en contexte de pandémie où le soutien émotif et l’accompagnement sont attendus et espérés par les patients. Pour répondre à ce besoin, des pairs accompagnateurs (PA) sont intégrés dans les équipes cliniques des établissements de santé et de services sociaux. Les PA sont des patients, donc des personnes qui ont l’expérience de vie avec le cancer et qui ont aussi acquis de l’expérience en utilisant les services en santé en interagissant avec les professionnels de la santé. Ils utilisent ces savoirs pour aider les PTC (incluant les parents d’enfants atteints de cancer) à avoir une meilleure expérience avec la maladie et leurs interactions avec le système de santé. En devenant PA, ils transforment leur expérience en une ressource disponible pour d’autres personnes, ce qui contribue à leur propre bien-être.
Ce projet vise à offrir, dans 9 établissements au Québec, des accompagnements par des PA pour différents types de cancer, de trouver les meilleures conditions pour les intégrer dans les équipes cliniques, et d’évaluer leurs effets sur l’expérience des PTC, la santé de la population, l’efficacité du système de santé et le bien-être des professionnels. De plus, la valeur économique d’intégrer des PA dans les établissements de soins sera évaluée du point de vue du système de santé. Ce projet permettra donc de tester le modèle de PA pour différents secteurs (adulte et pédiatrique), différents types de cancer (prostate, thyroïde, gynécologique, colorectal, pulmonaire, hémato-oncologie, et sein), différentes populations (homme, femme, parents), différents contextes (région et centre urbain) et différentes structures (CHU, CISSS, CIUSSS). Il permettra de recueillir des données sur les effets des PA sur plusieurs niveaux et d’évaluer la valeur de leurs interventions. Ce projet contribuera aussi à changer la culture des établissements en favorisant l’implication des patients au niveau clinique.
De plus, il préparera le terrain pour instaurer le Programme PAROLE-Onco partout au Québec, ce qui permettra aux PTC d’être accompagnés par des PA ainsi que d’améliorer leur expérience de soins. Ces nouvelles connaissances permettront de développer des stratégies de partage d’expériences entre différents établissements avec le soutien des groupes communautaires, et à les partager auprès d’autres juridictions canadiennes et d’autres pays à travers le monde pour implanter des PA dans leurs milieux cliniques.