De plus en plus de Canadiens survivent au cancer plus que jamais auparavant. Bien que l’issue pour les personnes qui développent un cancer puissent varier considérablement d’un type de cancer à un autre, près des deux tiers (65 %) des Canadiens diagnostiqués avec un cancer peuvent s’attendre à vivre cinq ans ou plus après le diagnostic. C’est notamment le cas des cancers du sein et de la prostate, pour lesquels le taux de survie nette à 5 ans est estimé respectivement à 88 % et 93 %. Ces résultats relativement favorables pour certains cancers sont encourageants et sont en grande partie attribuables aux efforts de prévention, de dépistage, de détection précoce et de traitements du cancer. Malgré les gains de survie, les survivants du cancer font face à d’énormes défis liés à leur maladie et à leurs traitements lorsqu’ils rentrent dans la période de rémission. De nombreuses données montrent que les modèles de soins actuels ne permettent pas de répondre aux besoins des survivants du cancer. Le suivi personnalisé du cancer en fonction du risque des patients a été proposé par de nombreuses organisations professionnelles comme modèle de soins pour aider à résoudre ce problème. Ce modèle suppose que certains patients atteints de cancer ont des problèmes de santé complexes qui nécessitent des soins continus de haute intensité de la part d’équipes spécialisées en cancérologie, tandis que les besoins médicaux d’autres pourraient être comblés avec une implication minimale de spécialistes. Ainsi, les survivants du cancer sont affectés à différents parcours de soins de suivi en fonction de leur risque de récidive, de décès et de toxicités liées aux traitements. Cependant, on ne sait pas encore si ce modèle pourrait être mis en œuvre dans le système de santé actuel. Nous devons également avoir les points de vue des survivants du cancer et des professionnels de la santé sur ce modèle de soins.
Le but de notre recherche est d’aider à combler cette lacune dans les connaissances. D’abord, à partir des données recueillies en routine auprès de plus de 13 000 patients atteints de cancer du sein traités au Centre des maladies du sein du CHU de Québec-Université Laval, notre équipe multidisciplinaire de chercheurs, de médecins et de patients-partenaires identifiera les facteurs importants à considérer dans le développement de ce modèle de soins. Deuxièmement, nous convoquerons un panel d’experts afin qu’ils définissent des parcours de soins de suivi personnalisés pour les survivantes de cancer du sein. Enfin, les points de vue de ces patientes et des professionnels de la santé sur le modèle seront recueillis lors de groupes de discussion. Les résultats de la présente recherche fourniront des informations précieuses sur la faisabilité et l’acceptabilité de ce modèle de soins de suivi personnalisé, ce qui est un préalable à toute tentative de mise en œuvre dans la pratique clinique.